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Passage de l'Ange

Une gravure par jour de confinement , printemps 2020

Réalisé, entre le 17 mars et le 11 mai 2020, sur la presse, dans mon garage, avec les matériaux dont je disposais, plaque lino et papier Fabriano, 270 gr, encres Charbonnel ou Gutenberg.

C’est une déambulation mentale dans le « Passage de l’Ange »
Un ensemble de 56 fenêtres bordent ce passage. Les fenêtres laissent entre-apercevoir soit le dehors, soit le dedans. C’est un espace à la fois intérieur et extérieur. Il y a échappement et dévoilement.

C’est également une déambulation dans le temps. Chaque fenêtre contient une journée, il y en a donc 56, plus la première de dé-confinement.
Entre ces deux intervalles, les noms des jours se succèdent de façon répétitive et indifférenciée.
Cette scansion dans ce format strict (15x10,5cm) est la marque d’une mesure de temps indifférente à nos états d’âme.
Deux pleines lunes, aux dates exactes, incluent notre regard dans l’espace/temps d’un univers présent et infini.

56 fragments de gravures sur zinc sont monotypés par surimpression de linogravures, avec des encres de couleurs variées. Les gravures sur zinc, dont les motifs apparaissent en arrière plan des cadres, constituent un défilement de travaux antérieurs au confinement. C’est le temps d’avant, en parti occulté par le temps de confinement.
Ce sont des surgissements furtifs de souvenirs du temps d’avant.

Dans ce surgissement quotidien d’image, il y a celui guetté, attendu, espéré, celui du passage de l’Ange, l’ange Raphaël, nous sommes à l’affût.